Un débat avec Gerd Krumeich et Frédéric Rousseau
Modération : Christian Amalvi et Rainer Riemenschneider
Le 11 novembre 1918, l’Allemagne conclut l’armistice sans que l’armée n’ait vécu aucune bataille décisive. La question de la responsabilité de la défaite est posée et le résultat sera la Paix de Versailles. Ressentie par les Allemands comme une véritable « honte », l’Allemagne doit seule assumer la responsabilité de la guerre et les pertes des Alliés. La défaite provoque un énorme clivage politique dans la société allemande et devient le thème récurrent des discours des partis de 1919 à 1923 et au-delà. L’incapacité de la République à accueillir correctement les soldats à leur retour aggrave encore la rupture. Les mutilés n’auront jamais le rang des « gueules cassées » en France et seront traités de la même façon que les blessés civils. La République ainsi déchirée ne peut s’affranchir du traumatisme de cette guerre mondiale perdue, créant une amertume généralisée qui atteint son paroxysme à la fin des années 1920. Hitler sera là pour répondre au désir des Allemands d’en finir avec « Versailles ».
Gerd Krumeich, Professeur émérite de l´Université Heinrich Heine de Düsseldorf est spécialiste de la Grande guerre. Il est co-fondateur de l’Historial de Péronne et actuellement co-président du Conseil scientifique de l’Historial du Hartmannswillerkopf. Il a publié, entre autres, La Grande guerre, une histoire franco-allemande (avec J.-J. Becker) et très récemment Die unbewältigte Niederlage. Das Trauma des Ersten Weltkriegs und die Weimarer Republik (2018).
Frédéric Rousseau est Professeur d’Histoire contemporaine à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, spécialiste de l’histoire de la Grande Guerre. Il vient de publier 14-18, penser le patriotisme (folio-Gallimard).
Heure :
18:30 h
Adresse :
Maison des Relations Internationales
14 Descente en Barrat
34000 Montpellier