Oublier le passé au nom de la réconciliation ?
Travail de mémoire et relations franco-allemandes de 1945 à aujourd’hui
par Nicolas Moll
Chaque société d’après-guerre est confrontée à un défi similaire : si l’on veut reconstruire les liens brisés par la guerre, à l’intérieur du pays ou entre des pays, vaut-il mieux éviter de parler du passé difficile ou bien faut-il au contraire s’y confronter ouvertement?
Travail de mémoire d’une part et travail de réconciliation d’autre part s’excluent-ils mutuellement ou bien est-il possible de concilier les deux ? Après 1945, la France et l’Allemagne ont connu un rapprochement spectaculaire qui a abouti au traité de l’Elysée en 1963 et qui s’articule jusqu’à aujourd’hui à travers l’existence de nombreux liens, à différents niveaux, entre les deux pays. Dans ce processus de rapprochement et de coopération entre la France et l’Allemagne, comment les protagonistes de cette coopération, au niveau gouvernemental et de la société civile, ont-il géré le lourd poids du passé de la Première et Deuxième Guerre Mondiale ? Quelle a été l’interaction entre travail de mémoire d’une part et travail de réconciliation d’autre part, et quelles évolutions peut-on observer dans cette interaction entre 1945 et aujourd’hui ?
Nicolas Moll est historien et vit actuellement comme chercheur indépendant à Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine. Il a obtenu son doctorat en histoire contemporaine à l’Université de Freiburg et a été lecteur d’allemand à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, chef du bureau « Formation Interculturelle » à l’Office Franco-Allemand pour la Jeunesse à Berlin, et directeur adjoint du Centre Culturel André Malraux à Sarajevo.
