avec Doris Kneller autour de son roman « Née après« , paru aux Éditions Tapuscrits en 2021
Ce livre est un roman. Toutefois, les similitudes avec des personnes vivantes ou décédées au cours des dernières années ne sont pas dues au hasard, bien que tous les noms aient été modifiés. Vingt ans après la guerre, l’Allemagne avait–elle vraiment changé ? Eut–elle la chance de se débarrasser de l’idéologie nazie ? Cette idéologie est–elle enfin morte ?
Non. Car avant que le peuple ait eu le temps de réfléchir, la disparition de ses valeurs fut ordonnée par les puissances victorieuses. Elles réussirent à construire une Allemagne convenant à leurs idéaux…
…où aimer les juifs faisait partie des devoirs de citoyen.
À la naissance de Jana à Cologne, la guerre est finie depuis dix ans. Elle est juive et déchirée entre deux univers : celui de sa religion dont elle sait qu’il est le sien sans qu’elle y trouve sa place, et celui des « autres ». Elle rêve d’être aimée par cet « autre monde », non pour sa religion, mais pour elle–même.
Mais Jana ne doit pas seulement vivre avec sa déchirure, elle porte aussi le fardeau des souvenirs de son père accusé du crime d’avoir survécu. Pendant son procès, on parle beaucoup d’argent. L’argent, toutefois, n’est qu’un synonyme de culpabilité.
Le passé rattrape Jana comme, petit à petit, il rattrape tous les juifs nés en Allemagne d’après–guerre.
Un jour, c’est à son tour d’être appelée devant un tribunal, un autre tribunal qui l’accuse d’avoir tué son ennemie. De nouveau, on parle de juifs. Cependant, il n’est plus question de son père, mais d’elle–même. C’est elle qui est coupable. Peut–être. Ou non. Ou tout de même.
Journaliste, photographe, experte Web, poétesse de scènes ouvertes à ses heures perdues, auteur de plusieurs romans et ouvrages de vulgarisation scientifique, prix de littérature du Ministère du travail de l’Allemagne en 1983, Doris Kneller aime la nature et les humains, mais elle déteste la méchanceté : surtout celle qui est gratuite et enrichit le méchant. Après plusieurs livres publiés en Allemagne il y a longtemps et un livre en catalan (en publication), elle écrit maintenant dans la langue qui lui est la plus proche et dans laquelle elle rêve, pense et parle au quotidien, le français.
Heure :
17:00 h
Adresse :
Maison de Heidelberg
4 rue des Trésoriers de la Bourse
34000 Montpelllier