Vernissage en présence des artistes
Exposition à découvrir jusqu’au 1er mars 2024
Echolalia est un mot chantant, musical. Echolalia fait penser aux mots qu’on répète, dont on imite la mélodie, sans savoir ce qu’ils signifient. Ce terme désigne également en psychiatrie un trouble autiste. L’écholalie se définit communément comme « une répétition en écho de la parole ». De telles répétitions peuvent concerner les dernières syllabes ou les derniers mots prononcés par une autre personne. L’exposition Echolalia s’intéresse aux mots que la peinture engendre, à l’écho du geste peint, et à l’élargissement du périmètre de la peinture par la voix. En faisant appel au langage de manière multi-directionnelle, convoquant plusieurs mémoires simultanément, visuelles, émotionnelles et discursives, l’exposition joue avec les contradictions que la rencontre entre mots et gestes picturaux peuvent provoquer.
À l’espace de l’exposition de la Maison de Heidelberg on peut ainsi voir les peintures recto-verso en grand format sur toile libre de Jasmine Justice, qui utilise des langages et des techniques issus du dessin, de l’écriture et de la poésie, tout en abordant les thèmes de la migration, de l’extinction, de l’espace sexué et du voyage dans le temps. Ces tableaux sont un moyen pour l’artiste de s’éloigner de la peinture sur toile tendue, dépendante de l’architecture. À son sens, cette série représente une forme de rupture avec le savoir et le contrôle : elle aborde la peinture comme un rituel d’apprentissage de nouvelles façons d’être dans notre ère actuelle d’extinction.
Nadia Lichtig montre des peintures en petit format de la série When Our Lips Speak Together, qui, comme les coccinelles ou les serpents se dédoublent ici et « muent » en laissant trainer leurs peaux, que l’artiste nomme Chants sans musique : ce sont des papiers pliés et des cellophanes de tailles diverses, sur lesquels on voit des fragments de textes peints, ce sont des textes dans lesquels les peintures montrées s’expriment ici à la première personne, un procédé d’extraction d’une voix subjective depuis l’objet peint, que Nadia Lichtig applique aussi aux peintures de Jasmine Justice. Ses « paroles » trouvent également une forme sonore, en tant que créations radiophoniques diffusées sur la radio locale Divergence, une série du même nom que l’exposition, Echolalia.
Jasmine Justice (née en 1972) vit à New York et à Berlin. Elle expérimente les connotations sociales et culturelles du langage dessiné et peint, qu’elle associe souvent à des objets de la vie quotidienne. Jasmine Justice a exposé ses œuvres dans des musées et des galeries à travers l’Europe et les États-Unis et a reçu des subventions d’institutions telles que le Sénat de Berlin, le Stiftungkunstfonds et la Fondation Joan Mitchell.
Nadia Lichtig (née en 1973) vit à Montpellier. Ses œuvres visuelles et sonores questionnent notre mémoire collective et individuelle et les rapports entre peinture et parole. Elle a exposé en 2023 entre autres, à la Belkin Gallery, Vancouver, au L.A.C. à Sigean et à la galerie Anne+ à Paris.
Heure :
18:30 h
Adresse :
Maison de Heidelberg
4 rue des Trésoriers de la Bourse
34000 Montpelllier