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À Dresde en 1937, le tout jeune Kurt Barnet visite une exposition organisée par le régime nazi et découvre sa vocation de peintre. Dix ans plus tard, étudiant aux Beaux-arts en RDA, Kurt peine à s’adapter aux diktats du réalisme socialiste. Tandis qu’il tente d’affirmer son style, il tombe amoureux d’Ellie. Mais Kurt ignore que le père de celle-ci, médecin influent, est lié au Régime par un terrible passé. Épris d’amour et avides de liberté, les deux jeunes gens décident alors de passer à l’Ouest. Le réalisateur de La Vie des autres (2007) signe ici un film digne des plus belles oeuvres du romantisme allemand. Le contexte politique ajoute une urgence et une horreur à l’histoire d’amour qui se tisse et propose un jeu de regard sur la question de la liberté du créateur dans un régime politique violent. Côté casting, Paula Beer qu’on avait adorée dans le film de François Ozon, Frantz, déploie sa grâce et son talent d’actrice dans ce très beau film. L’oeuvre sans auteur, c’est une passionnante pérégrination d’Est en Ouest, une relecture de l’histoire allemande vue par un enfant du pays. Si le film n’est pas une biographie, il s’inspire largement de la vie et du parcours du peintre Gerhard Richter et soulève avec légèreté des questions philosophiques, notamment sur l’utilité de l’art dans nos vies. Outre l’interprétation impeccable des acteurs, on notera le travail remarquable de recherche historique et artistique qui a conduit jusqu’à reconstituer entièrement et en détail la célèbre exposition sur « l’Art dégénéré » et ses tableaux presque tous détruits alors… Tout cela rend L’oeuvre sans auteur incontournable !