3e partie du cycle de conférences Wagner – De la maturité à la mort
par Maryvonne Cauquil
La Walkyrie ou l’amour à mort contre tous les interdits
Nous avons vu lors de notre précédente conférence consacrée au prologue de la tétralogie, L’or du Rhin, que la malédiction liée au rapt de l’or sacré est désormais à l’œuvre. Dans cette première journée, qu’est la Walkyrie, Wagner consacre un acte entier à la rencontre des deux héros Siegmund, ce fruit de l’amour adultère de Wotan pour une mortelle, et sa sœur jumelle Sieglinde. Rappelons qu’au moment de l’écriture de Walkyrie, Wagner est littéralement sous l’emprise de ce violent amour réciproque qu’il éprouve pour Mathilde Wesendonk, sa muse et mécène. Cette rencontre des deux héros Siegmund et Sieglinde est sans doute parmi les plus belles pages de Wagner, chant du renouveau, chant de la jeunesse printanière, cet amour vécu dans l’innocence des premières amours est condamné et ses héros sont voués à la mort. Cette première journée nous montre également Wotan, roi des dieux, frappé en quelque sorte par le malheur de sa toute-puissance. Seul ces êtres qui ne sont pas du monde des dieux, les hommes, lui paraissent libres. Or cette lignée des Wälsung qu’il a conçue avec une mortelle et ce fils Siegmund, en lequel il a mis tous ses espoirs, il doit les condamner, prisonnier des lois et interdits qu’il a lui même édictés. à cette terrible douleur s’ajoute celle de la trahison de Brunhilde, la Walkyrie, sa fille favorite, qu’il avait chargée de provoquer la mort de Siegmund et qui a désobéi, contraignant Wotan lui-même à intervenir. Il punit sa fille chérie et abandonnant ses pouvoirs devient le wanderer, le dieu errant. Walkyrie est donc à la fois l’opéra de l’échec et de la douleur de Wotan, mais aussi celui de l’espoir en l’amour que nous verrons à l’œuvre dans Siegfried.
Entrée libre dans la limite des places disponibles.
Heure :
19:00 h
Adresse :
La Boîte à Musique
10 rue du Palais des Guilhems
34000 Montpellier