92e partie du cycle de conférences Wagner – de la maturité à la mort
par Maryvonne Cauquil
La tétralogie ou la réincarnation de la tragédie grecque, par la création d’une mythologie allemande à vocation universelle. A cette nouvelle mythologie nouvel Olympe : Bayreuth.
Voici que nous abordons le « Grand œuvre » Wagnérien, cet « opus maxima » pour lequel, depuis son adolescence, Wagner a forgé opéra après opéra les instruments de sa dramaturgie, façonné à sa main l’orchestre symphonique, œuvre pour laquelle il s’est fait poète afin de lier ensemble le plus étroitement possible la musique des mots à celle des instruments qu’il entend alors même qu’il rédige le poème. Cela fait des années qu’il a enrichi de son savoir encyclopédique et nourri du sang et de la souffrance de sa vie tumultueuse cette œuvre sensuelle, subversive et monumentale. Le Ring constitue en effet la plus grande œuvre de l’histoire de la musique, tout d’abord par ses dimensions, mais surtout par la continuité du souffle et la complexité organique d’une dramaturgie unitaire, musicale, littéraire et scénographique. En outre nouvelle tragédie, le Ring constitue une exploration et exposition des forces pulsionnelles inextricablement liées dans l’homme. Le Ring est également une cosmogonie qui conte l’histoire des commencements immémoriaux. Comme dans toute l’œuvre de Wagner, la musique est le médium privilégié pour traiter ces éléments liés à la nature et aux métamorphoses, et le symbole de ces métamorphoses est par essence le fleuve qui est l’image même de l’éternelle fin et de l’éternel recommencement. L’or du Rhin que nous allons écouter est donc le prologue qui pose les conditions et les causes des drames qui vont suivre.
Heure :
19:00 h
Adresse :
La Boîte à Musique
10 rue du Palais des Guilhems
34000 Montpellier