Une conférence par Alexandre Viala
L’héritage philosophique d’Arthur Schopenhauer (1788-1860) est couramment associé au pessimisme. Pour Maupassant, le philosophe de Francfort est un briseur d’illusions, le « plus grand saccageur de rêves qui soit passé sur la terre ». Alors que souffle dans toute l’Europe, au lendemain de la Révolution française, un vent d’optimisme et de confiance en la raison, Schopenhauer écrit en 1819, dans son livre essentiel Le monde comme volonté et comme représentation, qu’il ne croit ni en l’histoire ni au progrès. Mais le pessimisme schopenhauérien n’est pas similaire à ce qu’on appelle aujourd’hui le « déclinisme ». Ce n’est pas un pessimisme prospectif consistant à jouer les Cassandre. C’est un pessimisme philosophique qui définit la souffrance comme constitutive de l’essence de la vie et de la condition humaine. Cette souffrance prend sa source dans la contradiction entre l’unité du « monde comme volonté », réel mais insondable, et la pluralité du « monde comme représentation », perceptible mais illusoire. C’est pourquoi le monde, selon Schopenhauer, est condamné à s’affirmer contre lui-même. Alexandre Viala reviendra sur cette impasse métaphysique avant de présenter les aspects éthique et esthétique de l’œuvre de Schopenhauer qui offrent à l’homme les conditions d’une issue libératrice. Il tentera de mettre en lumière l’humanisme et l’intemporalité dont cette œuvre est porteuse.
Alexandre Viala est professeur de droit public à l’Université de Montpellier où il enseigne la philosophie du droit. Il a publié récemment un essai sur la pensée de Schopenhauer qui s’intitule : Le pessimisme est un humanisme. Schopenhauer et la raison juridique, Paris, Mare et Martin, 2017.
Heure :
18:30 h
Adresse :
Maison de Heidelberg
4 rue des Trésoriers de la Bourse
34000 Montpelllier