Une conférence par Olivier TINLAND, maître de conférences en philosophie à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3.
En français.
Si l’on en croit G.W.F. Hegel (1770-1831), l’immoralité n’est pas forcément là où on le croit. D’un côté, la « psychologie de valet de chambre » nous empêche souvent de saisir le sens et la valeur des actions des grandes « individualités historiques » (Alexandre, César, Napoléon…) en les jugeant à l’aune de critères trop étroits pour rendre compte de leur rôle complexe dans l’histoire mondiale. Ce qui semblait immoral dans leur attitude (souvent violente et partiale) prend une signification tout autre dès lors que l’on se place à un point de vue plus élevé, qui permet d’appréhender l’histoire en surplomb, dans sa globalité. D’un autre côté, la « vision morale du monde » menace toujours de sombrer dans le fanatisme moral, donc dans une forme insidieuse d’immoralité, en défendant une morale abstraite, rigide, coupée des ressources vives de la situation historique d’un peuple organisé en société. Si le mal consiste dans un attachement viscéral à l’arbitraire de sa propre volonté, la réalisation du bien supposera d’opérer un décentrement à l’égard de ses propres convictions, de dépasser l’abstraction du moralisme individuel et de se placer sur le terrain concret de la vie éthique d’une communauté humaine.
Entrée libre.
Heure :
19:00 h
Adresse :
Salle Pétrarque
2 place Pétrarque
34000 Montpellier