Gustav Mahler (3/3)
Vienne, 10 ans de règne dans la capitale de la Musique 1897-1907 Alma et la plénitude symphonique – les derniers chants et la mort.
Par Maryvonne Cauquil
Illustrée par des extraits de musique
Gustav et Alma Mahler
Maître absolu de l’opéra, Mahler applique sa conception de l’interprétation musicale. à Vienne, il commence donc par remettre de l’ordre et exige la ponctualité du public et son silence dans la salle. Il interdit la claque, il abolit les coupures. Il met à la retraite les musiciens trop âgés ou incompétents mais aussi il augmente les salaires, il sélectionne lui-même chanteurs et chanteuses sur leur compétences et leurs talents dramatiques. Cette pleine réussite ne le satisfait pourtant pas, incapable de déléguer voulant s’occuper de tout depuis la direction musicale, la mise en scène, le recrutement… Mahler est littéralement l’esclave de son poste. Ce quotidien exténuant met sa santé en danger.
En même temps, il mène tambour battant sa liaison et son mariage avec Alma. Cet amour incertain et l’inspiration funèbre des œuvres écrites durant ses vacances témoignent des tortures de son esprit. Son écriture symphonique évolue : Fini le côté romantique et juvénile, à partir de la 5ème symphonie une écriture d’une modernité plus âpre fait irruption. Il se permet de vives rudesses soulignées par les somptueuses couleurs d’un orchestre élargi à 120 musiciens. Soudain, il refuse la voix, fini le lied, fini l’idée d’un programme déclaré, fini aussi le retour final d’un salut qui tomberait du ciel. Cette trilogie est suivie d’une autre trilogie celle de la 8ème, 9ème et d’un embryon de 10ème, qui est un long adagio. Il quitte Vienne pour les Etats-Unis dont il reviendra pour mourir.
