d’après Mikhaïl Boulgakov
Mise en scène : Frank Castorf, Volksbühne Berlin
Première en France. Spectacle en allemand surtitré en français.
Durée : 5h45 entracte compris
Pour mettre en lumière et chahuter les rapports entre l’artiste et le pouvoir politique, Frank Castorf convoque deux figures. Deux ? Quatre ? Bien plus. D’abord : Mikhaïl Boulgakov, écrivain privé de publications, metteur en scène privé de représentations. Ensuite : Molière, auteur, acteur et chef de troupe reconnu et choyé par la cour, jusqu’à sa chute. Puis leurs juges : Staline pour l’un, Louis XIV pour l’autre. Figures multiples, elles sont aussi des personnes que Molière et Boulgakov connaissent directement. Le Français répond à une commande du roi par L’Impromptu de Versailles. Le Russe s’y réfère pour créer, trois cents ans après, La Cabale des dévots et Le Roman de Monsieur de Molière. Mais c’est mal connaître le célèbre metteur en scène allemand que de croire qu’il se contenterait de ces textes. Il fait entrer dans « Die Kabale der Scheinheiligen » d’autres grands, de Jean Racine à Rainer Werner Fassbinder, et l’éclaire de dialogues nés au cours des répétitions… Une manière de faire surgir son propre lien à l’autorité allemande qui l’a dessaisi récemment du « théâtre du peuple », la Volksbühne. Aujourd’hui que tout semble permis, que reste-t-il de la censure ? Devant qui l’artiste doit-il donner le change, chercher son crédit ?
Frank Castorf est né à Berlin-Est en 1951. Après une thèse sur Eugène Ionesco, il est dramaturge puis metteur en scène dans divers théâtres où le caractère subversif de ses spectacles fait déjà grand bruit. Il fonde sa propre troupe à Anklam en 1981 et y met en scène des textes d’Heiner Müller, Antonin Artaud, William Shakespeare, Bertolt Brecht d’une façon qui attire les foudres de la censure. Indépendant, Frank Castorf le demeure lorsque la chute du Mur le conduit à créer des spectacles en Allemagne de l’Ouest et en Europe où il est reconnu pour son traitement unique de textes romanesques, philosophique et théâtraux qu’il entremêle avec panache et acidité. Nommé à la tête de la Volksbühne am Rosa-Luxemburg-Platz en 1992, il reste l’enfant terrible des plus prestigieuses scènes européennes, s’emparant d’immenses auteurs (Sophocle, Dostoïevski, Tchekhov, Strindberg, Beckett, Kleist…) pour interroger l’ordre du monde avec fracas. Venu au Festival d’Avignon en 2004 avec Cocaïne d’après Pitigrilli et en 2007 avec Nord d’après Louis-Ferdinand Céline, Frank Castorf retrouve le génie russe dont il avait monté en 2002 Le Maître et Marguerite : Mikhaïl Boulgakov.
Plus d’informations et réservation
Relâche le lundi 11 juillet 2017.
Heure :
17:00 h
Adresse :
Parc des Expositions
Chemin des Felons
Avignon