Avant la Grande Guerre, Einstein voyage plusieurs fois à Paris. Il compte parmi les habitués du fameux café du Dôme. La capitale le fait découvrir l’art nègre et le cubisme. Son premier roman porte un titre francisant : « Bebuquin », composé de « mannequin » et « bouquin ». Le texte est dédié à André Gide. Après la guerre, Einstein renoue ses amitiés avec les artistes, intellectuels et marchands d’arts de l’avant-garde parisienne, dont Picasso, Braque et d’autres. Avec son « Art du 20e siècle » (1926). Einstein crée le canon de l’art moderne, reconnu en Allemagne et en France. Son modernisme pourtant le rend haïssable par les nazis. C’est pourquoi Einstein part dès 1928 de Berlin pour Paris. Georges Wildenstein finance la revue légendaire « Documents » qu’Einstein dirige ; Georges Bataille en est le secrétaire, Michel Leiris collaborateur fréquent. Mais au bout de deux ans, la crise économique détruit le projet qu’André Breton considère comme rival. Néanmoins, Einstein devient le maître penseur du surréalisme à l’écart du groupe Bretonien. Après 1933, Einstein est obligé de publier ses réflexions esthétiques en traduction française. Ruiné par la crise et expatrié, Einstein décide de s’engager en Espagne pour lutter contre Franco et Hitler. Après la défaite des Brigades internationales, Einstein est arrêté en 1940 à Paris et déporté au camp de Bassens près de Bordeaux.
Klaus H. Kiefer est professeur émérite de l’université de Munich et vit depuis 2015 à Balaruc-les-Bains. Il a fait des études de lettres à Heidelberg, Paris et Munich. Il a travaillé sur Goethe, le siècle des Lumières et les avant-gardes du 20e siècle considérant en particulier les rapports culturels franco-allemands.
Heure :
18:30 h
Adresse :
Maison de Heidelberg
4 rue des Trésoriers de la Bourse
34000 Montpelllier