Brotherland est une recherche visuelle sur le nationalisme, la violence et les rêves brisés réalisée par Martina Zaninelli et Thomas Jacobs
Curation : Sarah Carlet
Avant-ouverture le dimanche 8 mai (10-12h)
Vernissage le lundi 9 mai 2022 à 18h30 en présence de Martina Zaninelli et Thomas Jacobs et de l’équipe du festival Les Boutographies
Le 9 Novembre 1989 fut marqué par la chute du mur de Berlin. Un an plus tard, l’Allemagne était réunifiée. Pour beaucoup c’était une célébration, l’accès à la liberté, la réalisation tant attendue d’un rêve. Mais il y a toujours deux côtés dans une histoire. Ainsi, pour d’autres au contraire, ce fut le début d’une période de violence et de peur en raison de la montée du nationalisme et de la xénophobie. Eberswalde, 24 novembre 1990. Amadeu Antonio Kiowa, ancien Vertragsarbeiter (travailleur contractuel étranger), est agressé par des néonazis et décède à l’hôpital le 6 décembre. Il fut l’une des premières victimes de violences racistes dans l’Allemagne réunifiée. Amadeu Antonio avait quitté l’Angola pour rejoindre la République Démocratique Allemande (RDA) en 1987 en tant que Vertragsarbeiter. Au début des années 60, afin de pallier le manque de main d’œuvre, la RDA avait conclu des accords bilatéraux avec d’autres pays socialistes pour la formation et l’emploi de la main-d’œuvre étrangère. Ces pays socialistes étaient appelés par la propagande est-allemande Brotherland (pays frères). Le premier Vertragsarbeiter vint de Pologne et plus tard ils arrivèrent de Hongrie, d’Algérie, d’Angola, de Cuba, du Mozambique et du Vietnam. La vague de violence ayant pour slogan « les étrangers dehors » qui a eu lieu après le Tournant* n’a pas commencé avec les attaques de Rostock-Lichtenhagen et plus tard les incendies criminels de 1993 à Mölln et Solingen. En effet, dès 1991 à Hoyerswerda, un foyer pour Vertragsarbeiter et un centre d’accueil avaient déjà été attaqués pendant plusieurs jours. Jusqu’à cinq cent personnes se tenaient devant les foyers et participaient aux attaques. À Rostock-Lichtenhagen, le foyer d’anciens Vertragsarbeiter vietnamiens, le centre d’accueil pour les demandeurs d’asile ainsi que leurs habitants ont été attaqués au moyen de jets de pierres et de cocktails Molotov. Plusieurs centaines de néonazis ont pris part à ces attaques sous les applaudissements d’une foule allant jusqu’à trois mille spectateurs. Hoyerswerda et Rostock ne sont pas les seules attaques d’extrême droite ayant eu lieu dans les années 1990.
*Le Tournant (die Wende) désigne la période entre l’automne 1989 (9 novembre, chute du mur de Berlin) et la réunification de l’Allemagne (3 octobre 1990). Cette période a été marquée par des changements sociaux et politiques. Ces années ont été marquées par l’expression d’actes racistes et nationalistes qui ont conduit à la terreur meurtrière du groupe néonazi NSU (Nationalsozialistischer Untergrund).
Dans le cadre des Boutographies – Hors les Murs
Heure :
18:30 - 16:00 h
Adresse :
Maison de Heidelberg
4 rue des Trésoriers de la Bourse
34000 Montpelllier