Gustav Mahler (1/3)
Un étrange mélange : la fulgurance du génie de la musique, la nostalgie de l’enfance, la « furia » de l’ambition
Gustav Mahler fait partie de cette génération de musiciens de la décennie 1860 (année de sa naissance) qui prend la relève du renouvellement de l’écriture musicale après les derniers romantiques que sont Brahms, Liszt et Wagner ; a ce titre il est le premier dit des post romantiques dont l’œuvre musicale ouvre la voie à Richard Strauss, à Schönberg, Berg et Webern.
A l’inverse de ses illustres prédécesseurs comme Mendelssohn, Berlioz, Bruckner, Wagner, la création musicale de Gustav Mahler est longtemps demeurée occultée par la richesse et la célébrité internationale de sa carrière de chef d’orchestre. Ce n’est qu’après sa mort et lentement, que ses œuvres tant symphoniques que lyriques ont trouvé leur public et ceci grâce à l’action enthousiaste de son disciple Arnold Schönberg.
La découverte tardive de cette œuvre essentielle s’explique en grande partie par la vie du compositeur dont l’ambition l’a toujours conduit à privilégier la « carrière » de chef d’orchestre à la composition musicale.
Nous vous proposons d’aborder sa musique en 3 parties dont la première toute imprégnée des mélodies populaires moraves entendues durant son enfance, nourrie de ces contes enfantins où le merveilleux et le fantastique se mêlent à la peinture poétique de la nature donne à Mahler la matière de ses premières œuvres : Das klagende Lied, Lieder eines fahrenden Gesellen et surtout le Wunderhorn. Nous verrons que c’est également cette veine enfantine qui nourrit ses 4 premières symphonies où l’audace d’écriture se manifeste à chaque portée.