« Les Scènes de Faust » de Robert Schumann, pianiste et compositeur fasciné par l’ambivalence de son double littéraire : Faust I et II de J. W. von Goethe.
Une conférence musicale par Jean-Pierre Cauquil
Robert Schumann est né à Zwickau (Saxe) en 1810. Son père est libraire, éditeur et écrivain, il grandit donc dans un univers livresque. Il débute ses études au Lycée de la ville où il apprend le latin, le grec et le français et reçoit ses premiers cours de piano par l’organiste de la Cathédrale. Dès 1828 il poursuit ses études à l’université de Leipzig. Peu assidu il préfère les concerts du Gewandhaus et les sociétés musicales et philosophiques de la ville. C’est dans ces salons qu’il rencontre le facteur de piano Friedrich Wieck qui a mis au point une nouvelle méthode d’apprentissage de piano qui obtient un vif succès. Il décide de devenir son élève et prend des cours de piano, d’harmonie et de contrepoint et compose des pièces pour piano à 4 mains et des lieder. C’est donc la musique qu’il choisit, compositeur, pianiste, néanmoins son inspiration musicale reste marquée par ses lectures. Il emménage pour un temps chez son professeur où il travaille avec acharnement devenant pianiste virtuose mais rapidement il doit renoncer à sa carrière, suite à une paralysie du médius, ayant voulu transgresser les lois de la nature par l’invention aux conséquences désastreuses d’un appareil destiné à stimuler sa dextérité. Il tombe passionnément amoureux de la jeune et ravissante Clara, fille de Wieck son professeur de piano. Cette toute jeune fille est déjà pianiste adulée, ayant donné son premier concert à 9 ans sur la scène du Gewandhaus. Cet amour provoque l’opposition catégorique de Wieck. Ce n’est que cinq ans plus tard et au terme d’un procès intenté par le jeune couple à Wieck pour refus de consentement au mariage, que les procédures judiciaires aboutissent et autorisent leur union. Musicien romantique par excellence : poète, fantasque, dépressif, rien d’étonnant que les écrits de Goethe relatifs à Faust l’aient toujours passionné. En 1849, tandis que l’Allemagne célèbre le centenaire de Goethe, saisissant l’occasion, Robert Schumann termine ses Scènes de Faust ébauchées en 1844, dont il dira : « La musique est ce qui nous permet de nous entretenir avec l’au-delà ». Nous nous attacherons à montrer au travers de cette rencontre, son approche du mythe faustien, dont Paul Dukas s’exclama à propos de cette œuvre : « C’est le génie de Goethe qui se fait musique. »
Jean-Pierre Cauquil est bien connu du public montpelliérain. Pendant plus de 40 ans, il a tenu, aux côtés de son épouse Maryvonne, la Boîte à Musique – haut lieu des mélomanes.
Heure :
18:30 h
Adresse :
Maison de Heidelberg
4 rue des Trésoriers de la Bourse
34000 Montpelllier