Avec la professionnalisation du Concentus Musicus de Vienne est apparue une véritable révolution dans l’interprétation musicale. D’accord ou pas nous ne pouvons échapper à la nouvelle lecture apportée par cette école qui nous permet de porter un regard nouveau, non seulement sur la musique ancienne, mais sur toute la musique et en particulier sur la période romantique, souvent prisonnière d’effectifs pléthoriques ou d’accentuations inutiles. Au travers de cette nouvelle rencontre nous découvrirons le point de vue de Nikolaus Harnoncourt, nous faisant découvrir, les subtilités insoupçonnées des compositions de Beethoven, de Schubert, de Schumann, de Bruckner, mais aussi de Bizet ou de Verdi. Au travers de ce parcours romantique le Maître nous fera partager une fascination particulière pour l’écriture manuscrite, mais aussi l’importance qu’il accorde à la notation musicale, n’hésitant pas à écrire : « La notation musicale expose toutes les caractéristiques d’une individualité unique : à l’instar de l’écriture manuscrite, elle reflète la personnalité de l’auteur. Comme toute écriture manuelle, le geste d’écriture présidant à la notation musicale transmet une charge émotionnelle ; le compositeur entend en effet son œuvre en même temps qu’il écrit, et ceci se reflète de manière magique dans la notation musicale. » C’est ainsi qu’il effectuera une véritable révolution dans l’interprétation s’appuyant essentiellement sur la tradition.